lundi 7 décembre 2009

Misère...misère

Nos enfants servent de cobayes aux jeunes futurs enseignants qui ne sont même pas sûrs d'avoir leur concours. 

On paye des gens qui n'ont que 3 mois de cours théorique pour remplacer au pied levé des enseignants professionnels des enfants.
Qui peut être capable de gérer une classe de 27 élèves de 6, 7, 8, 9 ou 10 ans du jour au lendemain ?

Comment peut on être sûr de laisser son enfant à quelqu'un dont on ne sait rien : est il patient ? ne sera t il pas violent ? n'aura t il pas des gestes déplacés ?....



Voici les conditions de recrutement des ces occasionnels :

Stages en responsabilité
L’étudiant devra prendre une classe en responsabilité (le titulaire de la classe étant en stage) pendant une durée maximale de 108 heures (4 semaines de 27 heures pour le premier degré).Ces stages seront offerts à tous les étudiants inscrits au concours.
Ils seront rémunérés à raison de 34,30€ brut de l’heure (environ 3 000€ net pour 108 heures) et feront l’objet de conventions tripartites entre les universités, les services académiques ou les établissements et le stagiaire. Un contrat de travail sera signé par l’Etat et l’étudiant considéré comme « agent contractuel » pour la durée du stage.
« Les fonctions correspondant à un besoin saisonnier ou occasionnel sont assurées par des agents contractuels, lorsqu'elles ne peuvent être assurées par des fonctionnaires titulaires. » (LOI 84-16 du 11.01.84 – art 6 2ème alinéa).
Rappelons que l’année décrite ci-dessus n’est pas l’année qui suit le concours, mais celle qui le précède. Le concours n’intervient qu’à l’issue de cette année de préparation et de stages.

Et la sécurité ? Des formateurs d’IUFM ont tiré le signal d’alarme concernant les problèmes de responsabilité d’étudiants placés en classe devant élèves : quelle responsabilité pour un étudiant non formé qui laisserait sa classe seule sans surveillance ; quid d’un étudiant peu au courant des « risques du métier » qui adopterait une attitude trop familière avec certains élèves ?


Misère, misère!
C'est toujours sur les pauvres gens
Que tu t'acharnes obstinément
Misère, misère
ça sera donc toujours les salauds qui nous bouff'ront
L'caviar sur l'dos
Misère, misère!





2 commentaires:

Anonyme a dit…

Chouette ! On n'aura plus aucun scrupule quand on sera malade. On n'aura plus à penser à nos charmants bambins quand on aura 39°. Il paraît qu'en moyenne, un enseignant est absent plusieurs semaines dans l'année. J'ai du retard (maximum une dizaine de jours depuis plus de 10 ans).
Mais bientôt, je pourrais rattraper cela, les étudiants seront là pour prendre la relève. Nous ne nous retrouverons plus avec des gosses assis par terre car pas assez de mobilier (42 un certain jour de l'année dernière). J'ai hâte de pouvoir un peu me reposer.
Il ne faudra pas trop exiger de vos bambins qui auront accumulé du retard sur le programme, c'est sûr.
Réveillez-vous, bon sang !

Anonyme a dit…

Malversation lexicale : « stage en responsabilité »

Des contractuels en lieu et place de fonctionnaires d’Etat ?
Mais où va la République ?
Sommes-nous encore en République ?
Selon une logique libérale, l’Education « Nationale » se met à la mode du managering : restructurer en compressant la masse salariale pour accroître la productivité et les bénéfices tout en réduisant les coûts de production à défaut d’une impossible délocalisation.
Mais, de quoi parlons-nous ?
Il s’agit de nos enfants !
Nos enfants ne sont pas des marchandises !
Il s’agit de l’avenir des futurs citoyens !
Seront-ils encore les citoyens d’une République héritée des valeurs de la Révolution Française ? Quelle société nous prépare t-on pour demain ?
Les « étudiants-salariés » à statut hautement précaire deviennent les nouveaux « hussards blancs » de l’éducation libérale à l’anglo-saxonne.

L’instruction et la formation des futurs citoyens requièrent l’attention et l’exigence d’un service d’Etat de qualité.
Comment des précaires peuvent-ils prétendre à l’excellence d’un fonctionnaire dont le statut est le garant de l’égalité de tous dans l’accès à l’éducation sur tout le territoire ?
Comment des précaires contractualisés à moins de 200 heures par an, sans formation pourront-ils acquérir l’expérience et l’indépendance nécessaires à une pédagogie efficace ?

« Moins de fonctionnaires ! » crie le bon peuple. Pourquoi ne pas aller jusqu’au bout du raisonnement ? A bas la République ! Vive la démocratie libérale !
Car, c’est bien d’un changement de société dont il s’agit. En supprimant un fonctionnaire sur deux (pour commencer), en supprimant le corps des titulaires remplaçants (TR Zil et Brigades) par des précaires, en supprimant les enseignants spécialisés (RASED) par des généralistes, et bientôt en supprimant les instituteurs et professeurs d’écoles par des « agents contractuels » recrutés directement par des entités semi-privées, les EPEP (établissement public d’éducation primaire), l’école de la République aura vécu !

En jargon ministériel, ce plan de destruction massive à pour nom de code RGPP.

PS : Notre gouvernement est très fort médiatiquement : « Le ministère a commandité un cabinet privé pour effectuer un audit sur une cinquantaine de circonscriptions du premier degré. Il s’agirait d’envisager l’utilisation d’emplois de vacataires en vue d’assurer les remplacements dans les écoles primaires.» Ce rapport dresse un bilan catastrophique des congés maladie dans l’éducation nationale en confondant toutes les absences y compris les congés maternité, post et pré… Sachant que cette profession est constituée à 80 % de femmes dont une majorité en âge de procréer … Quelle manipulation !